sadfrog le 10 janvier 2023

L’écrivain voyageur, Sylvain Tesson, sort un nouveau livre « Avec les fées » et j’ai déjà hâte de le lire.

Si vous avez vu le documentaire « La Panthère des neiges » (The Velvet Queen/Snow Leopard), c’est lui l’écrivain qui accompagne le photographe Vincent Munier dans sa quête de la panthère des neiges. En parcourant les sommets habités par des présences invisibles, les deux hommes tissent un dialogue sur notre place parmi les êtres vivants et célèbrent la beauté du monde. J’ai trouvé le film sublime.

Si vous avez vu le film « Sur les chemins noirs » (On the Wandering Paths), Jean Dujardin joue le rôle principal dans l’histoire vraie de Sylvain Tesson qui, un soir d’ivresse, fait une chute de plusieurs étages et se trouve dans un coma profond. Sur son lit d’hôpital, revenu à la vie, il se fait la promesse de traverser la France à pied.

Les deux films sont inspirés par deux de ses livres.

Cette fois-ci le livre est un voyage maritime dans le monde des pays celtes « avec des fées ». Sylvain ne croit pas à l’existence des fées – des fille-libellules qui volettent en tutu au-dessus des fontaines. « Le mot fée signifie autre chose. C’est une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d’attraper le monde et d’y déceler le miracle de l’immémorial et de la perfection. »

Le livre sort en France aujourd’hui.

Grégory Plouviez, Chef adjoint du service culture du journal le Parisien  l’a lu.  Voici sa critique.

Tesson l’enchanteur

Voilà un écrivain qui prend son pied. Littéralement. On a pris l’habitude depuis des années de randonner avec Sylvain Tesson. Il y a eu « Sur les chemins noirs » (2016), puissante plongée dans les itinéraires vraiment bis d’une France dite profonde. Plus récemment, l’auteur avait pris de la hauteur avec un trek sur les traces de « la Panthère des neiges » (2019) avec le photographe animalier Vincent Munier.

Cette fois, Sylvain Tesson met les voiles. Dans « Avec les fées », son nouveau livre qui paraît mercredi aux Equateurs (220 pages, 20 €), l’écrivain nous embarque pour un voyage maritime le long des côtes atlantiques, de la Galice à l’Écosse en passant par la Bretagne, la Cornouailles en Grande-Bretagne, ou bien encore le pays de Galles et l’Irlande. Cette traversée celte ne manque pas de sel.

Les fées du titre ? Elles sont ici à considérer sur le plan métaphorique. « Soudain, un signal. La beauté d’une forme éclate. Je donne le nom de fée à ce jaillissement », écrit Tesson. Ou bien encore : « Qu’est-ce qu’un lieu féerique ? Un endroit d’où l’on rêve ne plus jamais partir. »

 

Un regard tendre et poétique

Au gré du voyage, de caps en promontoires, d’îles en baies, l’auteur décrit, comme personne, ces paysages sauvages battus par le vent, ces landes baignées de légendes, ces lumières déclinantes ou rugissantes. Le regard que pose Sylvain Tesson sur le monde est tendre et poétique.
On lit ce carnet comme on se promène le long d’une plage. C’est beau, c’est lent, c’est propice à la rêverie. Dans certains chapitres, on aimerait souligner toutes les phrases tant elles frappent en plein cœur. Plus loin, on se surprend à bâiller un peu. Ainsi va la lecture. Marée haute, marée basse. On traque les aphorismes miraculeux comme Tesson chasse les fées. Et quand survient le « surgissement du merveilleux », nous voilà heureux.